Vers une prime de stabilisation d’emploi dans la construction?
- Vincent Bernier
- 5 mai
- 2 min de lecture
Alors que plusieurs ententes sectorielles ont été conclues dans l’industrie de la construction, certaines discussions plus discrètes soulèvent un enjeu crucial : comment stabiliser la main-d’œuvre et limiter les départs pendant les périodes creuses?
Une idée circule autour des tables de négociation : l’instauration d’une prime de stabilisation d’emploi pour encourager les travailleurs à demeurer actifs dans leur secteur ou chez le même employeur, même lorsque les chantiers ralentissent.
Un enjeu central pour maintenir la force du secteur.

Pourquoi parle-t-on d’une prime de stabilisation d'emploi?
Depuis quelques années, l’industrie de la construction vit plusieurs secousses :
Pénurie de main-d’œuvre : difficile de recruter et encore plus difficile de retenir.
Économie instable : hausse des taux d’intérêt, ralentissement dans certains segments (résidentiel en particulier).
Chantiers cycliques : certains secteurs vivent des périodes creuses saisonnières ou économiques.
Résultat : plusieurs travailleurs quittent temporairement ou changent de secteur au gré des contrats. Cette volatilité pèse lourdement sur les entreprises, qui doivent sans cesse reformer de nouveaux employés ou ralentir les projets par manque de ressources.
Une prime de stabilisation viserait à récompenser la fidélité et à donner une motivation financière supplémentaire aux travailleurs pour rester en poste durant ces moments critiques.
Une pratique inspirée d’autres industries
Des incitatifs semblables existent déjà dans d'autres secteurs où la main-d'œuvre est difficile à stabiliser :
Dans certains métiers industriels, on offre des primes de rétention pour garder les travailleurs pendant les périodes de faible production.
Dans la santé, des primes de maintien ont été utilisées pour encourager les infirmières à rester en poste malgré la surcharge.
L'industrie de la construction pourrait donc s'inspirer de ces modèles pour mieux protéger ses effectifs dans un marché de l'emploi tendu.
Ce que l'on sait jusqu'à présent
Pas encore officiel : la prime est en discussion, mais elle ne fait pas partie des conventions récemment signées (génie civil, industriel, commercial).
Principalement discuté dans les secteurs encore en négociation, notamment le résidentiel.
Forme potentielle :
Montant forfaitaire en fin de saison ou après un certain nombre de semaines de service continu.
Bonus lié à l'ancienneté sur un même chantier ou chez un même employeur.

Les impacts possibles
Pour les travailleurs :
Meilleure sécurité financière en période creuse.
Moins de pression à changer d’employeur ou de secteur pour obtenir du travail.
Reconnaissance officielle de leur contribution au maintien des projets.
Pour les employeurs :
Meilleure planification de la main-d'œuvre.
Moins de roulement et de coûts associés au recrutement.
Plus grande capacité à livrer les projets à temps malgré les ralentissements économiques. prime de stabilisation d’emploi
Pour l’industrie :
Un modèle qui pourrait inspirer d’autres changements à long terme dans les conventions collectives, en introduisant plus de flexibilité pour répondre aux réalités du marché.
Un dossier à surveiller de près
L’idée d’une prime de stabilisation montre que les négociations dans l’industrie ne portent pas seulement sur les salaires et les horaires. Elles s’attaquent aussi à la réalité de l’emploi durable dans un contexte économique difficile.
Reste à voir si cette mesure sera intégrée officiellement aux futures conventions collectives.Mais une chose est sûre : la stabilité de l’industrie passe aussi par la stabilité de ceux qui la bâtissent.
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