top of page

Suis l’actualité avec nous, abonne-toi !

Grève illégale de 2011 : ce que représente réellement le versement aux travailleurs de la construction

  • Photo du rédacteur: Vincent  Bernier
    Vincent Bernier
  • 21 avr.
  • 2 min de lecture
Grève illégale

Une page d’histoire syndicale qui laisse des traces

Près de 14 ans après une mobilisation aussi massive que controversée, des milliers de travailleurs de la construction recevront bientôt une compensation financière pour une journée de travail perdue lors de la grève illégale du 25 octobre 2011.


Bien que cet épisode ait marqué l’histoire récente du milieu syndical au Québec, peu s’attendaient à ce que des indemnisations soient versées autant d’années plus tard. Et pourtant, une entente judiciaire permet aujourd’hui à environ 160 000 travailleurs de réclamer jusqu’à 500 $, selon leur situation. Mais au-delà du montant, que signifie réellement ce geste ?


Retour sur les faits : une grève déclenchée sans cadre légal Grève illégale

Le 25 octobre 2011, plusieurs grands chantiers à travers la province, dont celui du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et du complexe hydroélectrique La Romaine, ont été paralysés.


Le contexte ? Une réaction forte face au projet de loi 33 du gouvernement du Québec, visant à abolir le placement syndical. La grève, non encadrée légalement, a été jugée illégale par la suite, et les syndicats impliqués – principalement la FTQ-Construction et le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (l’Inter) – ont été reconnus responsables de ne pas avoir rappelé leurs membres au travail.



Une indemnisation symbolique… mais concrète

La décision judiciaire, rendue plusieurs années plus tard, confirme que les travailleurs n’avaient pas à payer le prix d’une décision prise sans leur consentement formel.


Résultat :

  • Tous les travailleurs de la construction actifs le 25 octobre 2011 peuvent réclamer une indemnisation.

  • Le montant varie selon les cas, mais tourne autour de 330 $ à 500 $, en fonction des déductions fiscales applicables.

  • Même les retraités ou ceux affiliés à d’autres syndicats sont admissibles.

  • Les demandes doivent être faites en ligne via le site ftq-inter.ca, sans besoin d’avocat ou de procédure complexe.


Pour les employeurs touchés à l’époque, une procédure distincte permet aussi de réclamer des pertes, selon les pièces justificatives fournies.


Grève illégale

Un geste de réparation… ou un précédent ?

Ce règlement représente plus qu’un simple chèque. Il s’agit d’une reconnaissance juridique du tort causé par une action collective non encadrée, mais aussi d’un signal envoyé aux organisations syndicales : les travailleurs ne peuvent être tenus responsables pour des actions qu’ils n’ont pas formellement approuvées.


Dans un contexte où les négociations collectives sont de plus en plus surveillées et où les recours collectifs se multiplient, ce dossier marque un précédent sur la responsabilité des directions syndicales envers leur base.


Un règlement chargé de mémoire et de sens

Cette indemnisation n’est pas qu’un simple versement rétroactif. Elle vient clore un chapitre complexe de l’histoire syndicale dans l’industrie de la construction. Pour plusieurs travailleurs, c’est une reconnaissance longtemps attendue d’une journée de perte qui ne leur appartenait pas.



Au-delà des chiffres, ce règlement soulève des questions fondamentales sur la gestion des actions collectives, le rôle des syndicats, et le lien de confiance entre les représentants et les membres.


Dans un secteur aussi structuré que la construction, où les mouvements collectifs ont un impact direct sur des milliers de vies et de chantiers, cette affaire rappelle une chose : les décisions doivent toujours être prises en gardant les travailleurs au cœur des préoccupations. Parce que c’est eux qui, ultimement, portent le poids des décisions… ou de leurs conséquences.

Comments


bottom of page