Entente ou affrontement ? Il est temps de passer a l'action avec les votes sectoriels
- Vincent Bernier

- 27 mars
- 3 min de lecture
Vas-tu prendre le temps de voter ?
Oui
Non, je m'en fou
J'y pense encore
Les ententes de principe dans l’industrie de la construction font souvent la une. Mais ce qu’on oublie trop souvent de rappeler, c’est que ces ententes ne sont pas finales tant qu’elles ne sont pas votées. Et cette fois encore, c’est exactement ce qui est en train de se jouer.
Dans les prochaines semaines, des milliers de travailleurs et entrepreneurs seront appelés à voter pour accepter — ou rejeter — les ententes négociées dans leur secteur. Ces votes vont trancher l’avenir des conventions collectives, mais aussi influencer directement les conditions de travail sur les chantiers pour les quatre prochaines années.
Est-ce que les gens savent comment ce processus fonctionne et comment y participer ?votes sectoriels

Une entente de principe, c’est pas un contrat signé
Quand une entente de principe est conclue entre une association patronale et l’Alliance syndicale, ça veut dire qu’un projet d’entente a été négocié et que les représentants syndicaux jugent qu’elle est assez solide pour être soumise aux membres. Mais elle n’est pas encore en vigueur. Rien ne change tant qu’elle n’a pas été acceptée par vote. Les clauses, les pourcentages, les bonifications… tout est mis sur la table pour que les travailleurs puissent se prononcer eux-mêmes.
Ce sont les travailleurs qui décident… votes sectoriels
Chaque entente est soumise au vote des travailleurs du secteur concerné. S’ils l’acceptent, elle devient officielle. Si elle est rejetée, les négociations doivent reprendre. Et c’est déjà arrivé dans le passé. C’est une étape cruciale. Vous n’êtes pas spectateurs. Vous êtes la dernière signature, renseignez-vous et allez voter.
Mais du côté patronal aussi, le processus est en cours. Les entrepreneurs membres d’associations patronales comme l’ACQ, l’APCHQ ou d’autres regroupements doivent également se prononcer sur les ententes négociées en leur nom. Leurs votes comptent tout autant. Parce qu’eux aussi devront vivre avec les conséquences :
Hausses de coûts
Adaptations contractuelles
Délais de paiement
Changements logistiques
Etc.
Pour plusieurs entrepreneurs, une entente signée trop vite peut devenir un frein à la rentabilité ou à la capacité de soumissionner.
Est-ce que le processus est vraiment représentatif ?
Chez les travailleurs, la participation reste un enjeu. Dans plusieurs syndicats, le vote se fait encore en personne. Certains offrent maintenant le vote en ligne, mais ce n’est pas généralisé. Résultat : ceux qui ne peuvent pas se déplacer, qui ne reçoivent pas leur convocation à temps, ou qui croient que tout est joué d’avance ne votent pas. Et ce sont souvent les plus mobilisés — ou les plus disponibles — qui décident pour l’ensemble.
Chez les entrepreneurs, le phénomène est semblable. Ce ne sont pas tous les patrons qui sont actifs dans leur association ou qui suivent le processus de près. Pourtant, leur vote est crucial. Parce qu’une fois l’entente entérinée, elle s’applique à tout le monde, qu’ils aient voté ou non.
Ce que vous votez, ce n’est pas juste un chiffre
Que vous soyez travailleur ou entrepreneur, voter sur une entente de principe, ce n’est pas simplement dire oui ou non à une augmentation. C’est valider — ou refuser — un ensemble de conditions qui vont toucher :
Les salaires, mais aussi les heures travaillées et les règles de chantier
Les indemnités, les protections collectives, les frais de déplacement
Les calendriers de réalisation des projets
La marge de manœuvre financière pour les petites et moyennes entreprises
Le ton que prendront les relations de travail dans les prochaines années
C’est aussi une question de rapport de force. Une entente acceptée devient un cadre pour les quatre prochaines années. Une entente rejetée relance les discussions sous tension. Chaque décision influence la suite.

Présentiel ou en ligne : comment ça se passe vraiment ?
S’informer sur une entente, ça commence par l’assemblée syndicale et de la recherche sur le web, à l'aide des bonnes ressources. Chaque syndicat et secteur organise des rencontres pour présenter le contenu détaillé de l’entente : hausses de salaire, indemnités, clauses modifiées. C’est là que vous pouvez poser vos questions, obtenir des explications et entendre les arguments des représentants.
Ensuite, selon le syndicat et la région, le vote se fait soit en personne, soit en ligne. Certains offrent des plateformes sécurisées pour voter à distance, d’autres exigent une présence physique. Il n’y a pas de format unique, ce qui rend l’accès inégal selon où vous travaillez. Pourtant, c’est votre seule occasion de vous exprimer avant que l’entente devienne officielle.
Et si c’est rejeté ?
Si l’une des deux parties — travailleurs ou employeurs — rejette l’entente, elle tombe. Les négociations doivent reprendre. Et si rien ne bouge, les syndicats peuvent demander un mandat de grève.
Ce mandat pourrait permettre un arrêt de travail légal dès le 21 mai. Pour les travailleurs, ça veut dire pression maximale. Pour les entrepreneurs, ça peut vouloir dire des projets gelés, des échéanciers décalés, des pénalités à absorber ou des clients perdus.




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