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Nouvelle entente sectorielle en génie civil et voirie : la pression est maintenant sur le secteur résidentiel

  • Photo du rédacteur: Alex Méthot
    Alex Méthot
  • 13 mars
  • 3 min de lecture

Une seconde entente sectorielle a été conclue entre l’Alliance syndicale de la construction et l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ).


Après l’accord du 5 mars pour le secteur institutionnel, commercial et industriel (IC-I), cette nouvelle convention concerne le domaine du génie civil et de la voirie (GCV), un secteur essentiel pour le développement des infrastructures au Québec.


L’entente, qui couvrira la période 2025-2029, prévoit des hausses salariales de 22 % sur quatre ans et vise à assurer la stabilité du secteur.


Nouvelle entente sectorielle Génie civile

Le résidentiel sous pression

Tous les regards se tournent désormais vers la table des négociations du résidentiel. Ce secteur est désormais le seul à ne pas avoir conclu d’entente, ce qui soulève des inquiétudes majeures dans un contexte où la pénurie de main-d'œuvre et la crise du logement continuent de peser sur l’industrie.


Le résidentiel est depuis longtemps le secteur le plus fragile en matière d’attractivité et de rétention des travailleurs.


Les raisons sont connues :

  • Des salaires environ 10 % plus bas que dans les autres secteurs.

  • Des avantages sociaux inférieurs.

  • Des conditions de travail souvent moins intéressantes.

  • Un non-respect fréquent de la convention collective.


Ces éléments rendent le résidentiel moins compétitif, surtout face aux secteurs qui viennent de conclure des ententes avec 22 % d’augmentation salariale sur 4 ans, en plus de bonifications aux indemnités de transport et aux frais de chambre et pension.


Combler l’écart salarial Nouvelle entente sectorielle

Le défi pour le résidentiel est clair : éviter un écart salarial qui pourrait mener à un exode massif des travailleurs vers d’autres secteurs.


Avec l’entrée en vigueur des nouvelles ententes le 1er mai, l’écart entre le résidentiel et les autres secteurs grimperait à 19 % si aucune entente n’est conclue. Un charpentier-menuisier 3e année en commercial gagnerait autant qu’un compagnon dans le résidentiel.


Pourquoi attendre une augmentation de 8 % dans le résidentiel quand changer de secteur offre une hausse immédiate de 19 % ?


Ce déséquilibre ne ferait qu’accélérer la perte de main-d’œuvre qualifiée, ce qui mettrait encore plus de pression sur l’industrie dans un contexte où le secteur résidentiel est au cœur des solutions attendues pour lutter contre la crise du logement.



apchq

L’APCHQ a-t-elle raté le bon moment pour agir ?

Alors que les autres secteurs ont négocié des hausses compétitives, l’APCHQ (Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec) se retrouve dans une position difficile.


Un conciliateur avait été demandé dès décembre pour faciliter les négociations, mais aucune entente n’a été conclue. Les entrepreneurs résidentiels justifient souvent les salaires plus bas par la capacité financière limitée des clients, mais cet argument tient-il encore en 2025 ?


Le modèle économique du résidentiel devrait-il être réévalué ?


Après tout :

  • Un concessionnaire vend un camion au même prix à une entreprise et à un particulier.

  • Un restaurant offre le même menu et les mêmes prix, que ce soit pour un repas d’affaires ou une sortie en famille.


Dans un marché où la main-d’œuvre qualifiée est en forte demande, les employeurs du résidentiel devront ajuster leurs offres s’ils veulent éviter une désertion complète du secteur.


Carte Medic

La cotisation Médic : un problème sous-estimé

Un autre enjeu pourrait aggraver la situation : l’augmentation des cotisations salariales à la carte Médic.


L’entente de 2021 prévoit une indexation des assurances basée sur les augmentations du secteur commercial et institutionnel. Peu importe le secteur dans lequel un travailleur est employé, il devra payer une cotisation Médic alignée sur ces hausses. Sans entente dans le résidentiel, non seulement les salaires n’augmenteraient pas, mais le salaire net diminuerait en raison de la hausse de 0,25 $ de la cotisation. Nouvelle entente sectorielle


Le résultat inévitable ? Encore plus de travailleurs quitteraient le résidentiel, ce qui rendrait le recrutement encore plus difficile, allongeant la durée des travaux et compromettant leur qualité.


L’APCHQ doit-elle agir rapidement ?

Avec les ententes conclues dans les autres secteurs, les attentes sont désormais claires :

  • Un rattrapage salarial est essentiel pour éviter une crise de main-d’œuvre.

  • Les travailleurs du résidentiel ne peuvent accepter une offre inférieure.

  • Un retard dans la négociation ne ferait qu’aggraver l’écart salarial et accélérer l’exode vers les autres secteurs.


La balle est maintenant dans le camp de l’APCHQ. Les négociations doivent aboutir rapidement, sous peine de voir le secteur résidentiel perdre encore plus de travailleurs dans un moment où chaque main-d’œuvre qualifiée est précieuse.

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